Il était plutôt tard. Le couvre feu n'allait pas tarder à sonner.
Cependant, Ginny ne put s'empêcher de quitter la Salle Commune pour aller se chercher à manger. Ces derniers temps, elle avait peu d'apétit lors des repas, et lorsqu'il était temps de dormir, elle ne cessait de se réveiller, la faim lui tiraillant le ventre.
Et elle souffrait en silence, ne pouvant décidement pas quitter le dortoir des filles sans faire du bruit et réveiller ses amies.
Elle passait donc des nuits blanches une fois sur deux. Ce soir là, elle avait décidé d'éviter ce genre de situation trés embétante et d'aller se restaurer avant d'aller se coucher. Elle n'avait devant elle qu'une dizaine de minutes, mais qu'importe !
Depuis quand faisait-elle attention au réglement? Grâce à Fred et George, elle connaissait quelques passages secrets qui lui permettaient de passer à travers les zones surveillées par Rusard, Miss Teigne et les fantômes.
Ainsi, la jeune rouquine arrivait à proximité des cuisines, les mains dans les poches et les yeux aux aguets.
Elle ne portait pas son sac et se sentait presque nue sans sa robe de sorcière qu'elle avait retiré pour faire place à des vêtements plus conventionnels. Elle n'aimait pas être sans rien sur le dos, à l'épaule ou même dans les mains. Il fallait qu'elle s'occupe pour ne ressentir aucun malaise. Bien qu'elle soit une excellente actrice et qu'elle affichait une confiance en soit, plus souvent que lors de ses premières années au château, elle n'était toujours pas sans gène, surtout lors de certains contacts avec Harry Potter.
Ce jeune homme, Ginny en était tombée amoureuse avant même d'aller à Poudlard. Tout le monde avait connu son béguin pour lui, au plus grand malheur de la jeune fille qui en avait pas mal souffert lors de ses premières années à Poudlard.
Cependant, avec le temps et quelques conseils d'Hermione, Ginny avait commencé à oublier - ou du moins à faire semblant d'avoir oublié - le survivant en sortant avec d'autres garçons en cachette de ses frèrs aînés.
Mais ses bonnes résolutions n'empêchaient pas la jeune fille de penser au Gryffondor plus que de raison, et d'être dans le fond troublée lorsqu'il lui adressait la parole, où lui jetait un regard, bien qu'elle essayait de cacher sa confusion à chaque fois.
Il ne lui restait plus qu'un couloir à arpenter et elle arriverait devant la cuisine. Les elfes étaient si gentils qu'elle n'en aurait pour peu de temps et pourrait regagner les dortoirs en deux temps trois mouvements.
C'est donc avec une insoucience frisant presque le riducle, que Ginny entra dans la pièce, en étant certain d'y être seule, et sans se douter que celui qui occupait la plupart de ses pensées la rejoindrait bientôt.